Découverts et agios : quand le compte bancaire vire au rouge

05 Mar
agios banque

Découverts et agios : quand le compte bancaire vire au rouge

Dans un monde idéal, tout le monde aurait suffisamment d’argent sur son compte. Malheureusement, la croissance est encore faible et l’inflation, elle, toujours aussi forte. Les salaires sont globalement peu élevés et il est facile de dépenser rapidement le sien, entre charges fixes (loyers, crédits) et variables (alimentation, loisirs). En outre, le client étant un humain, il peut parfois céder à la tentation et accumuler dépense sur dépense. Et avec les cartes bancaires, c’est encore pire car on ne se rend pas toujours compte de ce que l’on a sur le compte en banque, contrairement à des espèces sonnantes et trébuchantes. Lorsque son compte devient débiteur, c’est-à-dire lorsque les dépenses sont supérieures aux recettes, le client se retrouve à découvert.

Que sont les découverts ?

Cela peut être un accident de parcours, ponctuel, ou bien quelque chose de plus récurrent. Le comportement du client, sa solvabilité, son passif bancaire et sa réactivité face à cette situation influenceront beaucoup la réaction de la banque concernée.

Par exemple, si le client a toujours tout payé en temps et en heure, sans jamais avoir de découvert et que c’est un acte isolé, voire une mauvaise passe (comme un achat d’urgence suite à une panne), alors il est probable que rien de négatif ne se passe une fois la situation réglée.

Par contre, si c’est habituel chez ce client et qu’il continue à agir comme un panier percé, la banque risque de sévir et le client peut en être durablement impacté.

Il existe deux découverts possibles : le découvert autorisé et le découvert non autorisé. Dans le premier cas, un contrat a été signé entre la banque et le client et le salaire de ce dernier a permis à la banque de déterminer un seuil à ne pas dépasser. Par exemple, si le client touche le SMIC et a 400 euros de découvert, il aura « le droit » de continuer à utiliser ses moyens de paiement jusqu’au seuil fixé sans que la banque ne l’en empêche. Toutefois, le client doit en réalité trouver dans ce découvert le moyen de souffler un peu et s’éviter du stress pour ensuite réapprovisionner son compte dans les plus brefs délais. La banque envoie un courrier à son client mais reste toutefois courtoise.

Dans le cas du découvert non autorisé, qui correspond au précédent seuil dépassé ou si le client n’a pas droit au découvert autorisé, la banque agit en bloquant les prélèvements et achats. Et à la honte qui se lit sur le visage du client lorsque sa carte est refusée à la caisse des magasins, s’ajoute le fait de se retrouver avec des agios plus élevés et donc, de voir son compte plonger davantage. Il est urgent que le client réagisse. Dans le cas d’un flambeur, par exemple, la situation peut encore empirer. Le courrier envoyé par la banque est nettement plus agressif.

Spirale financière

Beaucoup de gens en découvert, autorisé ou non, prennent des crédits pour l’éponger : c’est rapidement un cercle sans fin. Parfois, des gens estiment que le découvert les protège et continuent les achats inconsidérés : c’est une mauvaise idée. D’autant que si la Banque de France s’en mêle, il devient très difficile de se faire oublier de cette dernière…

En prime, les banques rejettent quasi-systématiquement les chèques, prélèvements et virements en cas de dépassement de découvert autorisé.

Comment les agios sont-ils calculés et peut-on les éviter ?

Plus le découvert est élevé, plus les risques de rejet sont importants et les taux d’intérêt avoisinent les 16 à 20%…Le TEG (Taux Effectif Global) est majoré car il prend en compte les éventuels frais d’incidents de paiements et commissions, sans toutefois pouvoir dépasser le taux d’usure.

Sauf si vous parvenez à négocier avec votre conseiller bancaire, ne pas payer d’agios en cas de découvert est très improbable. Tout d’abord parce que les agios sont là pour faire réagir les gens à découvert et leur faire comprendre qu’il est temps de faire quelque chose. Ensuite, parce que les agios sont une manne financière pour les établissements bancaires : à fin 2017, une enquête cosignée par 60 Millions de consommateurs révélait que les incidents pour frais bancaires étaient estimés à 6,5 milliards d’euros en faveur des banques françaises. Les directeurs des agences bancaires n’ont donc aucun intérêt à ce que leurs conseillers fassent des fleurs aux clients.

Comment réagir ?

Il convient d’analyser avec objectivité sa situation et de comprendre comment on est arrivé dans cette situation et surtout, sa récurrence éventuelle. Ensuite, il faut aller voir son conseiller afin d’arrondir les angles et de connaitre avec précision ce qu’il peut vous proposer à court et moyen termes.

Ne pas sombrer dans la spirale infernale des crédits et ne garder que les réellement prioritaires, comme un projet immobilier ou une voiture, est fondamental. Il faut également résister à l’envie d’acquérir immédiatement une nouvelle télévision ou de se payer un voyage, tant que le budget ne le permet pas.

Surtout, il ne faut pas se laisser tenter par l’abus de chèques, prélèvements et virements car des frais s’appliqueront en cas de rejet par la banque, en plus d’une interdiction Banque de France. Souvent temporaire, cette interdiction fiche toutefois pour une dizaine d’années quand même, ce qui peut se révéler compliqué pour de futurs projets, une fois remis sur les rails.

Enfin, tenter de mettre régulièrement de l’argent de côté et ce, même si la somme est faible : 20 euros par mois, ça n’est pas grand-chose mais ramené à l’année, ça fait quand même 240 euros, soit 2 mois de courses pour un couple sans enfant. Ce n’est pas négligeable.

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